Ontario Ministry of Finance Capital Markets Act – Consultation Draft

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Ontario – Draft Capital Markets Act

Résumé de la lettre :

Le ministère des Finances de l’Ontario a publié une nouvelle Loi sur les marchés des capitaux (la « Loi ») qui remplacerait la Loi sur les valeurs mobilières de l’Ontario et la Loi sur les contrats à terme sur marchandises actuelles, et qui répond à bon nombre des recommandations formulées dans le rapport final du Groupe de travail sur la modernisation des marchés des capitaux (le « Groupe de travail ») publié en janvier. La nouvelle loi établit un cadre général pour la législation régissant les participants aux marchés des capitaux, les pouvoirs de la CVMO (en matière de réglementation et d’application) et les pouvoirs juridictionnels du nouveau Tribunal des marchés des capitaux (le « Tribunal »), qui seront distincts des pouvoirs de réglementation de la CVMO, lesquels seront exercés par son conseil ou par le régulateur en chef/directeur général. L’adjudicateur en chef sera chargé de diriger les activités du Tribunal. Suite à une autre législation publiée plus tôt cette année, les fonctions actuelles de président et de directeur général de l’OSC seront également séparées en deux postes. Il est prévu que les exigences détaillées soient laissées aux règles et ne soient pas fixées dans la loi elle-même afin de promouvoir la flexibilité et de permettre à l’OSC de répondre aux développements du marché d’une manière plus opportune. Les objectifs de la loi seront élargis, comme l’a suggéré le groupe de travail, afin d’inclure la promotion de la formation de capital et de la concurrence sur les marchés de capitaux. Si la loi est adoptée, les contrats à terme sur matières premières et les options sur contrats à terme sur matières premières seront réglementés en tant que produits dérivés en vertu de la loi.

Outre les exigences relatives aux entités reconnues, aux entités désignées et aux autres places de marché, l’AMC définira un régime réglementaire pour les indices de référence et les administrateurs d’indices de référence. À l’instar de la Loi sur les valeurs mobilières, la Loi énoncera les exigences de base en matière d’inscription pour les courtiers, les conseillers et les gestionnaires de fonds d’investissement, ainsi que les exigences de base en matière de placement de titres, tout en laissant aux règles pertinentes le soin d’établir les exigences détaillées relatives au contenu des documents, aux dépôts et aux exemptions. Un nouvel article de la loi réglementera les opérations sur produits dérivés, en permettant notamment à la CVMO d’adopter des règles imposant des obligations d’enregistrement aux courtiers et conseillers en produits dérivés de gré à gré. La loi continuera de prescrire des obligations d’information pour les émetteurs assujettis, mais elle sera quelque peu élargie pour inclure des détails concernant la composition du conseil d’administration, le code de conduite, les procédures de gestion des conflits et les exigences en matière de réunions. Les dispositions de la loi relatives à la conduite du marché seront élargies pour inclure des références spécifiques aux activités promotionnelles et aux exigences prescrites concernant ces activités. Un grand nombre des modifications qu’il est proposé d’inclure dans la loi concernent les pouvoirs d’enquête et d’exécution du nouveau Tribunal, du régulateur en chef et de la Cour supérieure de justice, y compris en ce qui concerne les injonctions de fournir des informations telles que les données trouvées sous forme électronique. Il est proposé que les décisions du Tribunal fassent l’objet d’un appel devant la Cour divisionnaire et que la plupart (mais pas toutes) des décisions du régulateur en chef puissent faire l’objet d’un appel devant le Tribunal. Les décisions de l’OSC qui sont définitives et ne peuvent faire l’objet d’un recours devant le Tribunal seront soumises au contrôle judiciaire d’un tribunal. D’autres changements concernant les mesures d’exécution comprennent une nouvelle disposition permettant au Tribunal de rendre des ordonnances de dégorgement et au régulateur en chef de demander à un tribunal de nommer des personnes chargées d’administrer et de distribuer les montants dégorgés, y compris aux investisseurs qui subissent des pertes financières directes.

Il est également proposé que l’OSC publie une règle proposée pour recueillir les commentaires du public pendant au moins 60 jours (contre 90 jours actuellement), et la loi prévoit une plus grande souplesse dans l’élaboration des règles et des questions transitoires par rapport à la législation actuelle. La loi porte également à 5 millions de dollars la sanction administrative maximale qui peut être imposée par le Tribunal et à 10 millions de dollars l’amende pour les infractions imposées par un tribunal. Le ministère a posé 30 questions de consultation tout au long de son commentaire sur la nouvelle loi, afin d’obtenir des commentaires sur des sujets allant de la responsabilité civile statutaire appropriée pour la distribution de titres d’ETF, à l’impact de l’inclusion du comité d’examen indépendant d’un fonds privé dans la définition d’un « participant au marché », en passant par les exigences appropriées en matière de gestion des conflits d’intérêts.

Aperçu des commentaires du Conseil :

Le CAC a appuyé publiquement plusieurs recommandations formulées par le Groupe de travail sur la modernisation des marchés financiers (le  » Groupe de travail « ) en vue de moderniser la législation et les règles sur les valeurs mobilières en Ontario. Les inclusions relatives à la réglementation des indices de référence, de la crypto-monnaie et des produits dérivés dans la législation elle-même fournissent une orientation et une structure législatives importantes pour d’autres initiatives réglementaires futures.

Bien que le CAC apprécie l’approche de plateforme adoptée par le projet de consultation et la myriade de propositions intégrées dans le projet de loi, des principes de définition supplémentaires favorables aux investisseurs pour la Loi, y compris une norme d’intérêt supérieur législatif élargie aux personnes inscrites ayant un pouvoir discrétionnaire sur les actifs des clients, rendraient la Loi proposée digne de l’immense effort prospectif de mise en œuvre pour les participants aux marchés des capitaux, les investisseurs et les organismes de réglementation.

Étant donné que le choix s’est porté sur une nouvelle loi sous la forme du projet de consultation, la publication de l’analyse coûts-avantages préparée dans le cadre de cette décision serait intéressante pour les parties prenantes. Il pourrait y avoir de la place pour une innovation politique avant-gardiste (d’autant plus que « faciliter l’innovation » est l’un des principes énoncés dans le projet de consultation) et pour des dispositions législatives supplémentaires concernant des questions d’actualité dans la réglementation des valeurs mobilières, telles que la durabilité et la diversité. Nous pensons qu’il faut envisager d’inscrire ces concepts importants dans la législation sur les valeurs mobilières tout en fournissant des orientations significatives sur la manière dont le régulateur doit les équilibrer avec les autres objectifs du projet de consultation, y compris la protection des investisseurs contre les pratiques déloyales, abusives ou frauduleuses.

Le CAC encourage le soutien législatif en faveur d’une définition plus large de la diversité et d’une action plus vigoureuse en matière de diversité, d’équité et d’inclusion sur les marchés de capitaux. Les marchés de capitaux ont un rôle à jouer dans la réalisation de la réconciliation autochtone, et cela peut nécessiter d’être abordé dans la législation pour être ensuite promulgué efficacement dans les initiatives réglementaires.

Plusieurs sujets importants n’ont pas été abordés, partiellement ou totalement, dans le projet de consultation, alors que, pris collectivement, ils pourraient être considérés comme une avancée significative pour les investisseurs ontariens, qui justifierait raisonnablement l’introduction d’une nouvelle loi. Le premier et le plus important de ces sujets est l’introduction d’une norme législative élargie sur l’intérêt supérieur. Le projet de consultation relatif aux autres personnes inscrites (y compris en ce qui concerne les opérations sur instruments dérivés) ne mentionne que l’obligation d’agir équitablement, honnêtement et de bonne foi avec les clients de la personne inscrite et de respecter les autres normes qui peuvent être prescrites.

En ce qui concerne le projet de nouvelles interdictions relatives aux déclarations trompeuses, le CAC est préoccupé par le fait que l’article 94 du projet de consultation ne contient pas de critère d’importance – il n’est pas nécessaire que la déclaration inexacte ou l’omission rende la déclaration trompeuse sur le plan matériel. Cela introduit un test qui diffère de nombreuses interdictions similaires dans le projet de consultation qui contiennent un qualificatif d’importance, comme l’interdiction générale des déclarations fausses et trompeuses énoncée à l’article 93. Telle qu’elle est rédigée, presque toute déclaration destinée à influencer l’opinion d’un investisseur raisonnable sur un émetteur pourrait enfreindre l’article 94 du projet de consultation.

Enfin, il se peut que certains commentaires formulés sur l’ancien projet d’AMC de 2015 dans le cadre de l’initiative CCMR n’aient pas été pris en compte dans le projet de consultation ou le résumé de la consultation. En l’absence d’une ligne noire ou d’hyperliens vers la Loi sur les valeurs mobilières actuelle ou l’ancien projet de CMA de 2015, les commentaires du CAC étaient quelque peu limités, néanmoins, nous nous réjouissons de l’occasion de nous engager sur ces questions à l’avenir.